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Quel est l’impact environnemental des trottinettes électriques ?

  1. Les trottinettes électriques sont-elles polluantes ?

Plusieurs voix se sont déjà levées pour dénoncer l’impact environnemental des trottinettes électrique, au même titre que les voitures électriques et même les vélos électriques. On entend même parfois que nos vieilles voitures diesel serait in finé moins polluants, un comble ?

Bien entendu il s’agit d’une désinformation,  d’une pointe de mauvaise foi et d’une méconnaissance des impacts de ces différents mode de transport.

Le point qui est peut être le plus important à souligner c’est de considérer la pollution locale engendrée par les différents engins. La pollution en ville, au milieu de la population et particulièrement des populations fragiles : enfants, personnes âgées, malades et ..

On rappel que chaque année, la pollution atmosphérique émise principalement par le trafic routier, cause 48 000 décès en France. C’est donc un enjeu majeur de santé publique toujours méconnu et/ou inconsidéré.

Bien sûr, les voitures électriques pèchent par leur conception et leurs batteries encore polluantes, mais lorsqu’ils remplacent un véhicule thermique, le bilan reste très favorable.

Il n’y a donc aucune raison qu’il ne le soit pas aussi lorsqu’une trottinette électrique de 20 kg remplace une voiture qui en fait plus de 1000! En effet, tout l’intérêt est le report modal sur les EDP : moins d’encombrement sur la chaussée, moins d’embouteillages, moins de nuisances (bruit, pollution)…

Toutefois, pour étayer un peu ce qui semble être du bon sens, des scientifiques de l’Université d’État de Caroline de Nord ont réalisé une étude d’un service de location de trottinettes électriques à Raleigh, la capitale de la Caroline du Nord (USA). C’est la première étude de ce type publiée dans un journal à comité de lecture – Environmental Research Letters.

Aux Etats-Unis, la micro-mobilité (vélo, trottinette…) partagée a complètement explosée : selon la National Association of City Transportation Officials (NACTO), plus de deux fois plus de voyages – 84 millions – ont été effectués via ces modes par rapport à l’année précédente.
En 2018, 45,5 millions de déplacements ont été effectués en vélo et 38,5 millions sur des trottinettes électriques qui représentaient déjà 46 % des déplacements en micro-mobilité ! Un engouement impressionnant pour les EDP qui se répand aussi en France.

Dans l’analyse de cycle de vie nord-américaine, différents impacts sur l’environnement ont été estimés : changement climatique (CO2), acidification (SO2), eutrophisation (N) et pollution de l’air (PM2.5) durant les étapes de vie d’une trottinette électrique en location, de sa fabrication, son utilisation jusqu’à sa mise au rebut.

Au niveau des émissions de carbone, une première analyse de juin 2018 montrait qu’un trottinette électrique émettait indirectement 2,4 g de CO2 par km parcouru (uniquement en comptabilisant le rechargement électrique de ses batteries).

C’est l’usage de la trottinette électrique qui la rend plus ou moins bénéfique

La valeur ajoutée des nouveaux engins de déplacement personnels motorisés réside dans leur capacité à se substituer aux voitures. En effet, si ils terminent un trajet en voiture qui aurait été effectué à pied ou en transport collectif, le bilan environnemental est insatisfaisant. Par contre, si ils permettent de laisser sa voiture au garage, c’est un vrai bonus.

Ainsi, en janvier 2019, la ville de Santa Monica située en Californie a mené sa propre étude et a interrogé quelque 3 000 utilisateurs de trottinettes électriques. Cette enquête a révélé que 50 % des trajets en trottinettes remplaçaient un trajet en voiture, 37 % des trajets en remplacement de la marche et 3,8 % des trajets en bus.

« Si vous êtes utilisateur et si l’une de vos motivations pour utiliser les trottinettes électriques est de réduire votre impact sur l’environnement, plus vous substituerez des déplacements en voiture à la trottinette, mieux ce sera », a déclaré Jeremiah Johnson, auteur correspondant de l’étude de l’Université d’État de Caroline de Nord, cité par l’hebdomadaire Santa Monica Mirror. «Si vous remplacez des trajets en voiture, c’est clairement un plus pour l’environnement. Pour les utilisateurs qui substituent la marche et le vélo… L’impact environnemental est un peu plus important », a-t-il conclu.